Voyage scolaire en Bretagne pour les BTS du LPA

La rentrée approche. En attendant, retour sur quelques moments inédits de la fin d’année scolaire 2024 : les BTS en Bretagne. 22 août 2024

Fin mai, les étudiants en BTS Productions Horticoles du L.P.A du Grand Blottereau ont réalisé un voyage scolaire en Bretagne Nord, dans le cadre de leurs études supérieures.

Le lundi, visite de l’entreprise La filleule des Fées de Denis et Waizi Mazerolle à Languidic.

En 2024, l’entreprise possède plusieurs sites de production : la première parcelle historique de 8000 m2 pour 2300 théiers, une deuxième à proximité, de 2 hectares pour 12 000 théiers et enfin sur une autre commune 1 hectare pour 10 000 plants. Céline, responsable de production nous a communiqué quelques chiffres : 300 kilogrammes de thé sec ( vert, noir et bleu ) récoltés en 2023, 4 récoltes échelonnées sur 7 mois, le thé est une culture qui augmente sa production de manière exponentielle durant les premières années, pour atteindre son pic au bout de 10 ans, vente des différents thés sur leur site internet et vente directe pour un prix de 1600 euros le kilogramme.

Visite l’après midi du Conservatoire Botanique National ( C.B.N ) de Brest créé en 1975 ( 3 zones de conservation : zone Atlantique, zone Froide et zone Méditerranéenne ). Objectifs de ce lieu, connaissance de la flore, préservation des espèces menacées, assurer un appui technique et d’expertise scientifique aux gestionnaires de milieux, informer et sensibiliser. Nombre d’espèces : 2500 espèces conservées sous forme de graines au froid, 3500 espèces en culture dont 2000 espèces menacées de disparition en milieu naturel ( Hiviscadelphus giffardianus endémique de l’archipel d’Hawaï , Ruzia cordata arbre endémique de l’île de la Réunion de la famille de Cacaoyers, Amorphophallus titanum, l’Arum titan endémique de l ‘île de Sumatra en Indonésie….) Il est nécessaire de posséder ce type de lieu afin de préserver de nombreuses espèces et de sensibiliser au maximum le grand public. Il serait intéressant que chaque pays possède un conservatoire botanique de ce type. Le fait de mettre en place des restrictions et du suivi limiterait le trafic d’espèces sauvages.

La mardi matin, visite du jardin des Simples de l’Abbaye de Daoulas ( Notre guide Pascal Vieu, gestionnaire des collections à Établissement public de Coopération culturelle ( E.P.C.C ) « Chemins du Patrimoine en Finistère » création en 2006.

Dans les années 1990, le jardin de simples est créé sur un plan d’inspiration médiévale, c’est-à-dire clos, organisé en carré et représentant une croix selon le plan de Saint-Gall (plan idéal d’une abbaye bénédictine). On y retrouve environ 350 taxons de plantes médicinales représentative de pharmacopée traditionnelle. Le premier niveau regroupe des plantes médicinales de Bretagne et plus largement d’Europe de l’Ouest, principalement sélectionnées à partir du ‘Capitulaire de Villis’ (9e siècle), et la pharmacopée usuelle chez des herboristes bretons jusqu’au début du 20e siècle.

Après-midi du 14 Mai : La classe de BTS de Production Horticole de deuxième année ont pu réaliser différents chantiers écoles au sein du site du moulin de Rossiou à Irvillac. Regroupés en plusieurs petits groupes, les étudiant(e)s ont aidé les propriétaires du gîte par accord de bienséance. Un deuxième chantier école a été effectué le jeudi 16 Mai 2024 au matin

La journée du mercredi a été dédié à la visite de la presqu’île de Crozon et à la cidrerie artisanale de Rozavern.

Nicolas Mazeau et Jennifer Scouanec ont créé le GAEC An Avaling à Kerferman. Les vergers représentent une superficie de près de 15 hectares, sur les communes de Telgruc sur mer et Crozon. Seule une partie des pommiers est en pleine production aujourd’hui ; la majeure partie des arbres ayant été plantés il y a seulement quelques années, ces derniers ne sont pas encore assez développés pour permettre une récolte significative. Les variétés replantées sont essentiellement des variétés reconnues par le cahier des charges de l’A.O.C « Cornouaille » ; et viennent ainsi parfaitement compléter les variétés traditionnelles du terroir presqu’îlien.

Les pommiers sont soit « haute-tige » ou « basse-tige » selon que l’on privilégie une mise à fruit plus rapide ( a partir de 5 ans pour les basses-tiges contre 8 à 10 ans pour les hautes-tiges) ou bien une meilleure longévité. Un verger bien entretenu et en pleine production peut donner jusqu’à 40 tonnes de pommes par hectare dans les meilleures années (la production de pommes pouvant énormément varier selon les années).

Le jeudi après midi, rendez-vous au Parc régional d’Armorique, domaine de Menez Meur.

Au départ il s’agit d’une exploitation agricole de 150 hectares créée durant l’autre moitié du 19ème siècle, le domaine était surnommé “Californie” en référence à la ruée vers l’or américaine.Aujourd’hui, des vestiges du passé agricole sont encore visibles sur les bâtiments. Il s’agit de pierres percées qui étaient destinées à attacher les animaux.

Une forte présence de schiste ardoisier est remarquée sur le domaine via les mûrs crépis en moellon de schiste, les encadrements d’ouvertures ainsi que les toits. Les entrées de champs sont aussi marquées par des dalles de schiste accompagnées par la présence d’abris de carrier.

Le parc, maintenant de 700 hectares, contient 3 grands circuits de promenade, ainsi que de nombreux enclos où vivent de nombreuses races d’animaux régionaux.

Aussi le parc possède un conservatoire de races domestiques.

Le rôle de la ferme conservatoire de Menez Meur est de participer à des actions de sauvegarde, en favorisant la reproduction et la diffusion d’animaux reproducteurs vers des élevages, mais aussi de les faire découvrir au public.

Pour la plupart d’entre elles, ces races régionales (bretonne pie noire, mouton des landes de Bretagne, porcs blancs de l’ouest, chèvre des fossés…) ont bien failli disparaître, peu à peu remplacées par des races productives plus adaptées au modèle d’agriculture intensif d’après-guerre. Cette prise de conscience de perte de biodiversité a conduit à la mise en place de plans de sauvegarde avec l’appui d’instituts techniques et le regroupement d’éleveurs de races locales, pour assurer le maintien voire le développement des effectifs et la relance agricole dans des systèmes d’élevages fermiers, extensifs, misant sur la qualité des produits de l’élevage.

L’eau est omniprésente sur Menez Meur : très visible lors des pluies abondantes dans les fossés et ruisseaux, on la retrouve également plus dissimulée dans les prairies humides et tourbières…

Du fait de sa localisation dominant la mer, le domaine subit des précipitations importantes, avec plus de 1400 mm par an ; soit plus du double des précipitations qui touchent Ouessant. De par sa géologie particulière, le plateau de Menez Meur est cisaillée de failles, permettant le jaillissement de sources qui alimentent de petits ruisseaux en tête de bassins versants. Ces cours d’eau deviennent des affluents de rivières ou des fleuves côtiers alimentant la rade de Brest.

Et finalement le vendredi, visite de l’entreprise Nawaya graine et plantes à Férel dans le Morbihan.

C’est une entreprise individuelle créée en 2022 par Sandrine Gauthier. Celle-ci est spécialisée dans la production de végétaux herbacés locaux (le label « Végétal local » garantit pour les plantes, les arbres et arbustes sauvages leur provenance locale au regard d’une carte des régions d’origine avec une traçabilité complète depuis le site de la collecte en milieu naturel et la prise en compte de la diversité génétique d’origine) .

Elle dispose de 400m² dont 50m² sous serre qui est réservé à la multiplication et sur un autre site de 2 bandes de 100m².

Sandrine Gauthier travaille avec Semences Nature, une entreprise spécialisée dans la collecte de semences sauvages et locales qui se charge du conditionnement et de l’approvisionnement en graines.

Différentes visites pour semaine enrichissante tant sur le plan technique que culturel !