Mobilité au Cameroun du 27 avril au 5 mai 2024

Découvrez le récit de 5 élèves de seconde générale du lycée Jules Rieffel, partis en mobilité internationale au Cameroun du 27 avril au 5 mai 2024. 22 mai 2024

Depuis le mois de novembre 2023 nous préparons cette mobilité. Nous avons participé à deux demi-journées de préparation avec les stagiaires qui partirons un mois en juin pour leur stage académique en production agricole. Nous avons également accueilli une délégation camerounaise au salon de l’agriculture afin de travailler sur les objectifs de la mission qui a eu lieu du 27 avril au 5 mai 2024.

Membres de la mission :

• • Anouk CHOBELET : Élève de Seconde générale au lycée Jules Rieffel
• • Romane GUIHÉNEUF : Élève de Seconde générale au lycée Jules Rieffel
• • Sacha LELLOUCH : Élève de Seconde générale au lycée Jules Rieffel
• • Zia RÉZÉ : Élève de Seconde générale au lycée Jules Rieffel
• • Lou VAUTIER : Élève de Seconde générale au lycée Jules Rieffel
• • Florent DIONIZY  : Chargé de mission coopération internationale pour le campus Nantes Terre Atlantique

Objectifs de la mission :

• • Découvrir l’environnement agricole camerounais ;
• ⁠• Réaliser des activités pratiques de production et de transformation agropastorales ;
• • Travailler sur le développement du centre d’incubation 3CF

Carnet de bord de la mission

Jour 1 ( 27 avril 2024) – Le début du voyage

Nous nous sommes tous retrouvé à 8h à l’aéroport de Nantes. Certains du groupe étaient stressées, d’autres étaient juste heureux de partir.

Notre premier avion a décollé de Nantes à 10h30 et nous arrivons à Yaoundé à 23h heure locale… Dès notre sortie de l’avion nous ressentons une chaleur et une humidité importante, pas de doute nous sommes arrivés en Afrique !

Après une longue attente pour passer les différents contrôles aux frontières et un trajet d’environ 30 minutes nous arrivons enfin au Centre de Coopération Cameroun France 3CF vers 1h du matin ( soit 2h du matin heure française…).

Malgré l’heure tardive la ville était animée et nous découvrons de nouvelles odeurs : un mélange d’humidité, de terre, de végétation et d’odeurs liées à la vie en ville (grillades en plein air, véhicules…). Mais également des bruits d’ambiance en continue (voix, musique, klaxon et grillons). Nous sommes très bien accueillis par Antoine, Eitel, partenaires historiques et administrateurs du centre de coopération. Puis, nous rencontrons toutes les autres personnes qui vont nous accompagner tout au long de ce séjour : la famille d’Antoine, le cuisinier et le chauffeur. Nous sommes très fatiguées du voyage mais nous apprécions notre premier repas au Cameroun : des pâtes accompagner par une sauce tomates, viande type bolognaise et bien sur nos premiers ananas et d’autres fruits d’une longue série !

Notre première nuit commence… ( il fait chaud ).

Jour 2 (28 avril 2024) – Découverte de Yaoundé et visite d’une pisciculture en étangs

Après un petit-déjeuner copieux (omelettes, fruits, beignets, thé, café, chocolat…) nous partons découvrir Yaoundé pour la première fois à la lumière du jour. Nous nous éloignons un peu de la ville pour visiter la pisciculture en étangs de monsieur Mbargua. Nous sommes marquées par l’accueil de ce passionné et la beauté du lieu : un petit coin de paradis au milieu d’une végétation luxuriante. Monsieur Mbargua nous explique le fonctionnement de la pisciculture au Cameroun pour laquelle nous avons rédigé fiche technique. Il nous présente ses idées pour perfectionner son projet agricole dans lequel il souhaite intégrer de l’écotourisme : hébergement insolite, lieu de repos au milieu des étangs de production de poissons. Il nous montre a quel point ce lieu est important pour lui.

Après une visite des lieux nous discutons de la coopération autour de notre premier avocat cueillit durant la visite.

Nous saluons nos hôtes avant de repartir direction Yaoundé et son point culminant le Mont Fébé qui nous offre un panorama d’exception de la ville de plus de 3 millions d’habitants. On la surnomme « la ville au 7 collines » de par son relief en « demi orange ».

Cette première journée nous fait prendre conscience de l’importance de la coopération au niveau humain. Notre présence dans ce paysage nouveau nous semble littéralement incroyable.

Jour 3 ( 29 avril 2024) – Mise en place de l’atelier piscicole hors sol

Après le petit déjeuner Florent et Antoine nous on fait visiter le centre de coopération qu’ils ont créés (atelier de production, salle de réunion, hébergement, salle de restauration, boutique en création…).

Nous avons ensuite rencontré Brice un ingénieur en aquaponie camerounais. Grâce à notre visite de la veille nous avions déjà une idée de ce qu’était la pisciculture. Brice a donc pu nous parler plus précisément de la théorie et nous faire pratiquer à travers la mise en place d’un bassin de micro-production piscicole. Nous avons utilisé des matériaux dont l’utilité a été réinventée (ex : bâche de camions et armature en métal). Nous nous sommes adaptés à l’outillage et aux matériaux pour construire notre premier bassin piscicole : toute une aventure mais objectif réussi, nous avons pu faire la mise en eau et mettre nos 800 alevins. Et comme nous l’a dit Brice « l’histoire de chacun s’inscrit dans l’Histoire du monde. »

Après la pause déjeuné nous nous sommes séparé en deux groupes, l’un nettoyant l’atelier de production en vue de la journée du lendemain (mise en pot de miel) pendant que l’autre commençait ce carnet de bord.

Les points à retenir de la journée 

Apprentissage de l’autonomie et acquisition de connaissances en pisciculture avec une grande part de pratique. Durant cette journée nous avons dû faire preuve de patience et de persévérance. Les difficultés rencontrées ont été les premiers travaux pratiques sous une chaleur écrasante. À la suite de ça nous avons tous pris conscience de notre confort européen.

Jour 4 (30 avril 2024) – L’apiculture tropicale

Départ du centre à 6h, ventre vide, juste quelques beignets pour attendre le petit-déjeuner. Nous rejoignons Pierre Blaise ANGO, notre partenaire historique du CIIDE de Ngalla. Le rucher se situe au Nord de Yaoundé en haut du Mont Fébé. Nous avons expérimenté pour la première fois les pistes car les ruches étaient au cœur d’une forêt tropicale dont l’accès ne se faisait que par pistes. Lou et Sacha enfilent la tenue d’apiculteur pour assister à la récolte dans des ruches de type kenyane. La première rencontre avec les abeilles africaines nous a piqué au vif dans tous les sens du terme, mais heureusement un remède composé de trois feuilles de plantes différentes récoltées sur place ont soulagé les piqûres.

Nous nous dirigeons ensuite vers la maison de Pierre Blaise où nous dégustons ses différents miels provenant de différents lieux. En tant qu’ancien viticulteur Florent utilise son expérience pour nous détailler les goûts et parfums des miels. Une expérience qui nous a permis comme nous l’a dit Florent « d’éveiller nos mémoires sensorielles« .

Nous apprécions unanimement et grandement le petit-déjeuner que nous offre Pierre Blaise composé de poissons frits, de fruits, de bouillie de maïs accompagné de beignets et le tout avec de la tisane à la citronnelle. Nous discutons une fois de plus de coopération. Une citation de Pierre Blaise nous a marqué : « Il ne faut pas marcher au côtés de quelqu’un qui ne t’apporte rien et a qui tu n’apportes rien. »

Nous rentrons au centre 3CF faire la mise en pot du miel de Pierre Blaise dans l’atelier. Notre but était d’arriver à un produit finit afin de donner une valeur ajoutée au miel brut. Après ces différentes étapes (récoltes, dégustation, mise en pot et étiquetage), nous avons constaté des différences avec l’apiculture en France (modèle de ruches génétique des abeilles, caractéristique du miel…) dont nous avons fait une fiche technique.

Objectif réussi sur cette journée consacré à l’apiculture.

Les points à retenir de la journée :

Approfondissement de nos connaissances sur l’apiculture, adaptation au moyen locaux. L’aventure dans la forêt nous a marqué de part ses sons, odeurs et sensations. Enfin nous avons appris qu’il était important de savoir réutiliser nos connaissances dans des situations différentes par exemple la viticulture pour le goût du miel ou encore la mise en pot française pour la mise en pot camerounaise.

Jour 5 (1 mai 2024, fête du travail) – Plantation d’oignons au village d’Ayos Okola

Nous sommes partis du centre vers la résidence à Yaoundé de sa Majesté Ebodé Tassi chef du village d’Ayos Okola. Nous sommes accueillis chaleureusement par sa Majesté, la Reine et leurs enfants et prenons le temps de discuter un petit peu dans le boucarou.

Puis, nous nous dirigeons ensuite vers le village d’Ayos Okola avec sa Majesté et sa sœur la princesse Chou. C’est notre premier long voyage sur les pistes.

Une fois au village nous nous rendons directement sur une parcelle où les jeunes du village nous rejoignent. Nous apprenons a planter des oignons, appelé échalotes par les gens du villages, de manière rectiligne avec une corde. Nous sommes observées, filmées et photographiées par tous ceux qui nous accompagnent. Une fois tous les oignons plantés nous allons à la chefferie où nous déjeunons avec sa Majesté, ses notables dont Florent fait partie et la princesse Chou. Nous découvrons le fonctionnement de la chefferie et le rôle important de sa Majesté. Les villageois font part de leurs problèmes au chef qui doit essayer de les résoudre avec patience et autorité mais également à l’aide de ses notables.

Nous rentrons au centre en fin d’après-midi.

Les points à retenir de la journée :

Cette journée à permis de casser le cliché des « blancs fainéants » auprès des jeunes du village. Elle nous a aussi montré que nous savions bien nous organiser pour être efficaces ensemble malgré des conditions de travail difficiles : très grosse chaleur, soleil au zénith et outillage basique. Sa Majesté nous a marqué par sa bienveillance et sa gentillesse. Il fera partie des personnes dont on se souviendra.

Jour 6 (2 mai 2024) – Les épices

Nous sommes parties au marché de Mfoundi en centre-ville de Yaoundé pour acheter les épices nécessaires à la fabrication du curry. Dès notre arrivé nous ne passons pas inaperçu, on nous interpelle, nous devons rester groupé proche de Florent et Antoine. Florent et le marchant d’épices nous font découvrir l’odeur et les saveurs des épices que nous avons sélectionnées. Nous finissons par sortir pour laisser Florent négocier les prix.

Sur le retour nous réfléchissons à un nom spécifique pour le curry que nous allons créer.

Après avoir mangé, nous faisons la connaissance des étudiants de Ngaoundéré qui sont en licence et en BTS dans le domaine de l’agro-alimentaire. Avec eux et sous les supervisions de Florent nous nous attelons à la confection du « curry premium ». Nous apprenons qu’il faut observer l’aspect, sentir puis goûter les épices pour déterminer la proportion de chacune d’elles dans le mélange. Nous travaillons en équipe avec les étudiants de Ngaoundéré qui sont très ouverts à l’échange et au partage.

Pour faire deux kilogrammes de curry nous pesons chaque ingrédient puis nous les mélangeons pour obtenir le mélange final. Ensuite nous devons répartir le curry en sachets de 50 grammes. Pour cela nous nous organisons en plusieurs pôles : ouverture des sachets, remplissage et pesée puis étiquetage. A la fin nous obtenons 41 sachets de produits finis près à la vente. C’est un travail de précision qui demande du temps.

Après cette longue journée nous avons discuté avec les étudiants de Ngaoundéré mais aussi avec un étudiant Togolais en étude actuellement à Montpellier et en stage de fin d’étude au Cameroun.

Les points à retenir de la journée

Durant cette journée nous avons appris à travailler en équipes avec des personnes que l’on rencontrait tout juste. Ce fut également une journée chargée d’échanges et de partages durant laquelle nous avons pu découvrir le marché et l’ambiance de Yaoundé à pied. Le plus difficile a été de rester bien groupé au marché sans répondre au commerçant qui essayait de nous vendre différents produit et le temps passé debout.

Jour 7 (3 mai 2024) – Dernier jour

Nous nous sommes rendues à l’institut français qui est le Service de Coopération de l’Action Culturelle au Cameroun pour rendre compte de ce que nous avions fait et appris durant cette semaine. Nous avons été reçus par Patrick Hauguel, directeur délégué.

Ensuite, nous avons visité le parc Saint Anastasie avant de nous rendre dans une boutique Rose d’Afrique dans laquelle nous avons pu acheter des souvenirs comme des porte-clefs des bracelets ou des tissus pour garder une marque de notre passage au Cameroun. Après cela nous avons rendu visite à Pierre Blaise Ango dans son bureau de travail. Nous avons pu rencontrer ses collaborateurs et découvrir le but de son métier.

Après cela nous sommes retournés au centre pour manger. Durant l’après-midi nous nous sommes reposés mais nous avons également discuté avec les étudiants rencontrés la veille. Nous avons échangé sur les différences de langage et d’expressions entre la France et le Cameroun sachant qu’au Cameroun les gens parlent français et anglais mais qu’il y a également 270 langues différentes au sein du pays car les langues varient d’une ethnie à l’autre. Ensuite, nous avons nourris les poissons et avancé sur notre rapport.

Le soir nous sommes allés manger chez un notable du village d’Ayos Okola avant de nous rendre dans un cabaret pour découvrir la culture musical et l’ambiance de nuit de la capitale.

Jour 8 – le départ

Nous avons pris le petit déjeuner avant de travailler sur notre carnet de bord et profiter de nos dernières heures au Cameroun. Nous sommes parties pour l’aéroport vers 18h30 et avons décollée vers 23h après avoir dit au revoir à Antoine et toutes les personnes qui nous ont accueilli et accompagné tout en long de ce séjour.

Et après ?

Rentrés ravies de leurs aventures, Anouk, Romane, Sacha, Zia et Lou comptent repartir avec leurs camarade de 1ères, Erell, Louane, Timoté, Thomas, Franck, Marion et Charlie pendant la prochaine période de stage qui aura lieu du 19 juin au 19 juillet 2024. Les élèves de seconde feront leur stage sur 15 jours et les autres sur 1 mois.

À suivre…

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